Mères porteuses, des bébés à quel prix?

Laurent est l’heureux père d’Alix, un petit garçon de 4 ans. Mais il a dû batailler ferme pour fonder sa famille. Laurent est homosexuel. Il a fait appel à une mère porteuse aux Etats-Unis via un site de petites annonces.

Laurent s’est ainsi rendu aux Etats-Unis et a fait une insémination avec une mère porteuse. Cette aventure incroyable leur a coûté 50 000 euros : « Par rapport aux personnes qui nous disent qu’on achète notre enfant ou la marchandisation, j’ai un discours très clair. Si une femme choisit délibérément d’utiliser son corps pour faire un enfant pour un autre et si elle veut être payée, je trouve cela tout à fait normal. »

Aux États-Unis, depuis 40 ans, des femmes prêtent ainsi leur ventre à des couples en mal d’enfants. La pratique est autorisée dans 45 États. La concurrence entre agences est rude et le prix à payer pour devenir parent peut aller jusque 150 000€. Laurent n’est pas le seul à s’être tourné vers les Etats-Unis pour faire appel à une mère porteuse.

En Belgique, la GPA est beaucoup moins courante.

En Belgique, une pratique très encadrée

En Belgique la pratique est rare. Trois hôpitaux belges organisent ce type de gestation pour autrui. En 20 ans, moins de 200 femmes y ont eu recours. Les conditions d’accès sont strictes: il faut d’abord être dans l’impossibilité de mener à bien une grossesse : « La majorité des indications, c’est l’absence d’utérus. C’est plus de 50% de nos demandes. C’est le 1er critère pour qu’on puisse accepter une demande de gestation pour autrui, explique Candice Autin, responsable Centre PMA – CHU Saint Pierre. Et puis il y a des critères médicaux qui concernent la mère porteuse. Donc il faut qu’elle soit en bonne santé. »

Autre critère : le matériel génétique doit provenir entièrement du couple demandeur. Et enfin, chez nous, les mères porteuses sont bénévoles et elles doivent faire partie de l’entourage du couple. « Il n’y a pas d’agences de mères porteuses comme il peut y en avoir aux Etats-Unis, précise Candice Autin. On ne propose pas des mères porteuses. Il n’y a pas non plus de femmes qui viennent se proposer spontanément comme mère porteuse. Toutes nos mères porteuses font ça parce qu’elles sont touchées par l’histoire du couple. Dans 60% des cas, c’est d’ailleurs un membre de la famille. »

Ukraine, pays de la GPA low-cost

A 3h d’avion de chez nous, l’Ukraine a développé un tourisme appelé « procréatif ». Chez BioTexCom, une clinique privée, une vingtaine de filles se présentent chaque jour pour déposer leur candidature comme donneuse d’ovocytes ou mère porteuse. Ce sont souvent des étudiantes et il n’y a aucune ambiguïté, elles viennent vendre leurs ovocytes pour améliorer leurs fins de mois. Les couples en mal d’enfants se tournent également vers l’Ukraine pour des raisons financières comme Mélanie et son compagnon qui mobilisent les services de cette clinique: « Par rapport aux Etats-Unis, c’est moitié moins. Nous n’avions pas l’argent que les Etats-Unis nous demandent plus les billets d’avion. »

En Ukraine, on conçoit des bébés à partir de 30 000 euros. Une autre différence notable avec les Etats-Unis: en Ukraine, les mères porteuses et les couples ne se choisissent pas.

Regardez  l’extrait de l’émission sur notre site:

http://www.mereporteuse.info/extrait-de-questions-la-une-les-meres-porteuses/

Source: https://www.rtbf.be/info/article/detail_meres-porteuses-des-bebes-a-quel-prix?id=9596787